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Louis Schweitzer, président d’Initiative France et ancien patron du groupe Renault, est venu à l’Eurélium, à Chartres, lundi 17 décembre 2018, pour parler de stratégie de développement avec les élus et bénévoles locaux.


Louis Schweitzer (au premier plan), président d'Initiative France, en compagnie d'Emmanuel Paragot, président d'INitiative Eure-et-Loir et de la Coordination Centre-Val de Loire, explique son engagement pour les TPE en France. PHOTO : Quentin REIX

La coordination régionale Initiative Centre-Val de Loire et ses huit plateformes, qui financent les porteurs de petits projets, ont accueilli, lundi 17 décembre 2018, le président d’Initiative France, Louis Schweitzer, dans l’antenne locale d’Initiative Eure-et-Loir, à Chartres. L’ancien patron du groupe Renault, de 1992 à 2005, est venu parler de l’engagement du réseau auprès des porteurs de projets TPE et de l’ancrage des plates-formes dans leurs territoires.

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Quelle est la philosophie de votre réseau d’aide aux entrepreneurs ?
Nous sommes le premier réseau associatif de financement et d’accompagnement des créateurs, repreneurs et développeurs d’entreprise. Plus de 16.000 entreprises sont financées chaque année et plus de 43.000 emplois sont créés ou sauvegardés par an, en France, grâce à l’action d’Initiative France. Nous avons élaboré une promesse qui tient en cinq points, défendue par un réseau de 223 associations locales, constitué de 16.000 bénévoles et 900 permanents.

Chaque euro prêté entraîne 8,80 € de prêt bancaire

Nous sommes engagés dans l’accueil professionnel pour tous les entrepreneurs et l’octroi de prêts d’honneur à la personne, gratuits et sans intérêt, qui permettent d'investir dans l’entreprise et d’obtenir un prêt bancaire. En Région Centre-Val de Loire, chaque euro prêté par nos plateformes entraîne un financement de 8,80 € de prêt bancaire. Les dossiers sont validés par des professionnels et derrière, il y a un réel accompagnement du créateur ou repreneur d’entreprise. Une entreprise soutenue par notre réseau a 91 % de chances d’être toujours en activité avec le même patron au bout de trois ans. Le taux national est de 72 %. Nous avons déjà fêté nos trente ans, il y a deux ans.

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Quel est l’objet de votre visite à Chartres ?

Je suis venu en Eure-et-Loir pour rencontrer les élus de la coordination régionale de la région Centre-Val de Loire, ainsi que les huit plateformes. Outre notre promesse, nous sommes là pour nous faire connaître davantage. Et comme ceux qui viennent nous voir ne nous payent rien, il nous faut des ressources. La moitié de nos ressources viennent des collectivités territoriales. Il y a aussi des entreprises, les Chambres de commerce et d'industrie, la Caisse des dépôts, les banques publique d'investissement… Le second objectif est de discuter de notre stratégie d’avenir.

Nous sommes très bons sur les territoires ruraux

Nous sommes très bons sur les territoires ruraux. C’est un enjeu majeur dans notre pays de maintenir la vie économique dans ces territoires. Nous devons nous développer en zone urbaine, dans les quartiers, et assurer la vitalité des cœurs de villes. Nous soutenons 39 % de femmes et mon objectif est d’arriver à la parité dans ce domaine, en augmentant le nombre de femmes porteuses de projets économiques. L’idée aussi est de couvrir tous les secteurs d’activité. Il ne faut pas oublier que 60 % des personnes que nous aidons sont des chômeurs.

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Nous soutenons 39 % de femmes 

Pourquoi un ancien patron de grands groupes, comme vous, vient s’occuper des TPE ?
D’abord, un grand groupe a besoin d’entreprises autour de lui. Un grand groupe n’est pas un arbre solitaire au milieu d’un désert. Je prends le cas de Renault, il a un grand réseau de fournisseurs et surtout, il a un réseau de concessionnaires qui sont des entreprises moyennes mais aussi un réseau d’agents qui sont des TPE par milliers. Quand j’étais chez Renault, une des façons qu’on avait pour réduire les effectifs, était l’aide aux salariés à devenir agents et créer leur propre entreprise. Ce n’est pas une opposition et c’est une suite logique.

"Il ne faut jamais condamner l’échec mais si on peut l’éviter, c’est mieux !"

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Avez-vous des objectifs de croissance ?
Cette année, la croissance d’Initiative France et celle d’Initiative Centre-Val de Loire étaient vigoureuses. Elle a été de l’ordre de 5 %. Mon objectif est que cette croissance se poursuive. Il se trouve qu’en France, les créations d’entreprises, en dehors des auto-entrepreneurs, ont progressé de 10 %. Mon ambition est de croître au même rythme que les créations d’entreprises en France. Il ne faut jamais condamner l’échec mais si on peut l’éviter, c’est mieux !

Propos recueillis par Ahmed Taghza
L'Echo Républicain 18/12/2018

En chiffres :

16.416 entreprises soutenues par la plate-forme Initiative France en 2017, entraînant le maintien ou la création de 43.128 emplois dans l’Hexagone.
774 entreprises soutenues par les plateformes d’Initiative Centre-Val de Loire en 2017, entraînant le maintien ou la création de 2.296 emplois.
100 entreprises soutenues par la plateforme Initiative Eure-et-Loir en 2017, entraînant le maintien ou la création de 326 emplois.
223 associations constituent le réseau des plateformes Initiative France, réparties sur tout le territoire de la Métropole et d'Outre-mer.