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Place du Donjon, à Alluyes, une tranche de vie sympathique avec deux jeunes couples qui apprécient leur vie de commerçants en milieu rural.



En janvier, Christelle et Guillaume Dannel, 37 ans chacun, sautent le pas. Ils reprennent le bar-tabac-restaurant Le Bergerac, place du Donjon, à Alluyes. À l’origine, le couple avait des vues sur une autre affaire à Marboué où travaillait la jeune femme comme serveuse.

Aucun regret : ils ont trouvé dans la cité avalosienne tout ce qu’ils recherchaient. « Une famille ! » « À Alluyes, c’est un truc de fou. Tout le monde se dit bonjour et est prêt à s’entraider. » À faire la fête aussi : « Pour la finale de la Coupe du Monde, on a eu cent personnes. »

Christelle et Guillaume habitaient encore récemment à Logron. Mais ils ont préféré emménager avec leurs quatre enfants au-dessus de l’établissement. De leurs fenêtres, ils ont une vue imprenable sur la boulangeriepâtisserie. Elle est tenue depuis un an et demi par Aurélien, l’enfant du pays, et Anne-Cécile Martin.

Plus jeunes (30 et 28 ans), eux aussi n’ont pas eu peur de se lancer dans l’aventure du commerce rural. « J’ai grandi
ici, c’était plus facile », concède Aurélien, qui s’est formé chez des professionnels à Bonneval, Thivars et Chartres. « J’ai eu sept diplômes ! »

Sans concurrence

Il a bien calculé son coup. « Sans concurrence sur 10 km », le boulanger affiche un chiffre d’affaires en hausse. « Plus 35 % ! On m’avait dit que ce serait dur. Mais j’arrive à faire la sieste… » À quoi bon, donc, installer des distributeurs de baguettes dans les communes alentours. L’artisan diversifie son activité avec les pizzas le vendredi soir. « On vient les acheter chez moi et on peut les manger en face en buvant un coup. C’est ça être commerçant ! »

« On se fait travailler mutuellement et on s’entend bien aussi avec “Ben”, du bar à côté, qui est ouvert plus tard le soir », corrobore Christelle. Et ça marche ! « Depuis quatre mois, il y a toujours du monde chez nous. »
Le midi, au resto, la clientèle est essentiellement ouvrière, avec les boîtes du coin. « La fondation (ChevalierDebausse) nous fait pas mal bosser aussi. Sans compter les assoc’ », ajoute Guillaume.

Il est 14 h 30. C’est l’heure de la pause. Un voisin se gare devant la terrasse du Bergerac et vient taper la causette sans quitter sa voiture. « Je te livre à quelle heure ? », interroge Aurélien. « 5 h 30, comme d’hab. » Rire général. Dans quelques jours, ce sera plus calme. « On prend tous des vacances. » 

Philippe PROVOT
L'Echo républicain 27/07/2018